L'OM, ce club qui vend son âme
Ecrit par Chuipakon le 19/09/08

Chaque année, l'OM perd un peu plus son identité. Nouveau logo insipide, stade triste et ouvert, maillot orange, jaune ou je ne sais quoi, et maintenant, embourgeoisement des tribunes.
Face à Liverpool, avec un stade loin de faire le plein (44 841 spectateurs), on est sans doute entré dans la dernière phase de la perte d'identité de notre club.
Imaginez cela il y a encore quelques années: Premier match de Ligue des Champions contre l'une des équipes les plus prestigieuses au monde et la rencontre ne se déroule même pas à guichet fermé!


D'un club populaire à un centre commercial

Il est utile de remonter un peu dans le temps pour retrouver la source du mal qui ronge l'OM.
1998: Coupe du Monde en France. Pseudo-rénovation du stade Vélodrome. Marseille perd la magie de son stade.
Vient ensuite l'ère Bouchet. Sans doute la plus destructrice en terme d'image pour le club.
Bouchet veut un club moderne. En fait, il s'agit surtout pour lui de construire un club-entreprise performant commercialement parlant. Il va ainsi renégocier le partenariat de l'OM avec Adidas. Pour quelques millions, le président olympien accepte la demande des développeurs de la marque aux trois bandes concernant le logo du club. Un blason difficile à retranscrire et qui coûte trop cher. Il faut donc l'épurer (ou le moderniser selon le terme exact choisi par Bouchet).
Ensuite, c'est la mode du maillot Europe (ou maillot third). Pour vendre plus, il faut mettre plus de produit à disposition du consommateur... du supporter pardon!
S'il est compréhensible, dans l'intérêt (commercial) de tous, qu'un nouveau maillot apparaissent dans la garniture olympienne, est-il vraiment utile d'obliger un club à jouer à domicile sans ses couleurs traditionnelles? De plus, la coupe d'Europe permet au club d'être perçu dans le monde entier. Avec quelle image?
Le pire est que ce phénomène n'est pratiqué, semble-t-il, qu'en France.


L'embourgeoisement des tribunes "à l'anglaise"

Le rôle des supporters est primordial pour préserver l'identité d'un club. Concernant les clubs de supporters de l'OM, il y a beaucoup à dire (et j'y consacrerai certainement un article dans un futur proche). Ils auraient dû logiquement évoluer vers un système "à
l'espagnol". C'est à dire un système de socios propriétaires en partie du club et garants de son identité. Il en a été tout autrement (la législation française n'autorisant pas pour le moment ce système). Robert Louis-Dreyfus a gagné la docilité des groupes de supporters
en les achetant. En permettant à chaque groupe de toucher de l'argent sur chaque abonnement, le grand argentier et les dirigeants qui se sont succédés ont pu accélérer le processus de mutation du club sans que les supporters ne s'y opposent. En effet, ils risqueraient ainsi de perdre leur fabuleux business, un système de rémunération unique en Europe.
La dernière étape à commencé contre Liverpool.
Il s'agit d'augmenter le prix des places et de gagner ainsi un public bourgeois, plus consommateur que supporteur. Avec le système d'abonnement, l'ambiance est déjà bien tombé depuis les années 90 (pour certains aller au stade est devenu une habitude), alors
imaginez avec un public de cadre "à l'anglaise" bien assis...

Les dirigeants de l'OM vendent petit à petit l'âme de notre club. Ils nous rabâchent sans cesse que c'est pour construire une équipe compétitive. Or, depuis le temps, elle devrait être sacrement compétitive notre équipe!
Et Liverpool? Et bien ils sont compétitifs, et ils jouent en rouge!...

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