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Il était une fois... le journaliste sportif.
Ecrit par Tomz le 08/08/07
Dans la cohue des métiers de l’information, il y a une espèce peu étudiée car très primitive : le journaliste sportif, du latin « Cocus Trouducu Fouillateur de Merdum » ou sa variante marseillaise : « le connard ». Personnellement, je connais cette espèce sous le nom de « journaleux » ou tout simplement « ducon ». Dans le cas présent, nous étudierons le journaliste sportif qui essaie de parler de football. Lieu de vie. Le journaliste sportif a une particularité : il n’aime pas travailler, enquêter ou réfléchir. Il colonise donc des lieux en phase avec ses aspirations philosophiques. L’équipe papier (ou l’essuie merde), lequipe.fr (ou torchon.fr), le Parisien (ou la poubelle), mercato.fr (ou foutoir-bosnian.fr), TF1 (ou UMP TV), etc. Le journaliste sportif vit au milieu de ses congénères, il partage parfois son espace avec d’autres variantes de son espèce : le journaliste politique, le journaliste économique ou le grand reporter. Le journaliste sportif occupe en général le bureau pas loin de la machine à café, position stratégique pour s’inspirer de la discussion de Marcel et René pour son prochain article de haute volée. Organisation cérébrale. Ce chapitre devrait s’appeler : déséquilibre cérébral. Le journaliste sportif a un cerveau, mais contrairement à ses confrère de l’information, il ne s’en sert que pour imaginer des choses (des transferts, des crises etc) ou pour obliger ses yeux à regarder un autre match que les téléspectateurs. Ainsi, certaines sous-espèces du journaliste sportif comme L’Avi Assouli ou le Denis Balbir hurlent de façon inexplicable lors d’une touche ou d’un but refusé. Cette faculté de commander la vision a pour conséquence de faire écrire au journaliste sportif des comptes rendus de match qui tiennent plus d’un scénario de Star Trek que d’une analyse impartiale. Le cerveau du journaliste sportif est en général baigné dans une solution alcoolisée pour éviter le pourrissement. Formation et métier. Bizarrement, le journaliste sportif fait les mêmes écoles que les journalistes économiques et politiques. Mais tout aussi bizarrement, ils n’en retiennent pas les mêmes leçons. Peut être que le journaliste sportif a un programme spécifique à base de « technique du commentaire hors sujet », « science de l’analyse de la reproduction des drosophiles en milieu aqueux », « technique de la coupe de cheveux ridicule pour détourner l’attention » et « comment poser des questions de merde comme : « vous êtes satisfait de la victoire ? » en trois leçons. A noter que cette dernière matière est très suivie, vu que tous les journaliste sportifs posent la même question au vainqueur (« êtes vous satisfait de la victoire ? ») et au vaincu (« vous devez être déçu ? »). Je me permets de vous faire remarquer que les réponses à ses deux questions commencent pareillement, à savoir : « Oui, euhhhh, en effet… ». Certains scientifiques ont avancé une hypothèse sur cette formation initiale : si les écoles sont les mêmes, la sélection est différente. Les élèves ne possédant aucun sens critique, aucune impartialité, aucun esprit d’analyse, aucune forme d’intelligence (même la plus basique) et aucune envie de vérifier ses sources ne sont orientés vers la filière « journaliste sportif ». Mais je tiens à préciser que cette orientation n’est pas sans faille, car certains journalistes qui auraient dû se retrouver dans la filière sportive se retrouvent aussi sur TF1 pour les informations nationales et internationales. Vous ne me croyez pas ? Allumez la Une à 13h et on en reparle… Régime alimentaire. Le journaliste sportif se nourrit généralement dans des endroits cossus, appelés « restaurant 4 étoiles ». Son activité l’oblige à changer ses habitudes, ainsi certaines sous-espèces ne peuvent s’alimenter assez (Dominique Grimaud) ou s’alimentent trop (Pierre Ménes). Le journaliste sportif mange généralement en groupe, entouré d’autres journalistes sportifs : en effet, le journaliste sportif peut ainsi comparer ses scénarios et ses « analyses » à ceux des autres journalistes. C’est aussi pourquoi tous les journaux disent la même chose à la page des sports : en effet, le journaliste sportif triche, il plagie… Reproduction. Il y a beaucoup de journalistes sportifs, ce qui peut faire penser qu’ils arrivent à se reproduire entre eux. Cette théorie n’est pas vérifiée, et une autre tendrait à dire que le journaliste sportif apparaît lors d’une mutation génétique spontanée lors de la conception. Certaines sources affirment aussi que le journaliste sportif ne peut avoir de relation intime avec une femelle. Il y a deux explications à cela, il est très moche, et il transpire beaucoup (à force de courir après les sportifs pour leur poser des questions constructives…). Quoiqu’il en soit, le journaliste sportif n’est pas en voie de disparition, et on observe même une augmentation du cheptel inversement proportionnel à la moyenne du cœfficient intellectuel du pays dans lequel il exerce (en France, nous avons beaucoup de journalistes sportifs ainsi qu’un président qui aurait pu en devenir un ! Comme aux USA !). Trait de caractère et personnalité. Le journaliste sportif est sûr de ce qu’il affirme, même quand il l’a inventé le soir même. Le journaliste sportif est en général trop vieux et possède donc des connaissances obsolètes (comme Thierry Roland) ou trop con pour avoir des connaissances (il ne sait pas lire par exemple, comme le Denis Balbir). Il est courant que le journaliste sportif présente les deux traits de caractère. Il existe des sous-espèces en voie de disparition de journalistes sportifs possédant de l’esprit. Le Nelson Monfort est en effet très discret, et il est rare de l’entendre parler anglais avec son accent des pays de l’est ou d’écouter son espagnol aux sonorités germaniques. Si le Nelson Monfort tend à disparaître, le Thierry Gillardi, le Denis Balbir, et le Pierre Menes sont en grande augmentation. Ses trois sous-espèces représentent ce qui se fait de mieux, surtout au niveau du discours décérébrant et de l’analyse d’une défaite par le sens du vent et la position de la lune. Principaux sujets abordés. Le journaliste sportif aborde toujours les mêmes sujets. Généralement, ces mêmes sujets sortent selon le contexte. Quand il n’y a rien à dire (pas de série de victoires d’une équipe, ou de série de défaites, pas de finale etc.), le journaliste sportif parle d’une crise à l’OM, sportive ou liée au milieu mafieu, il parle du recrutement d’une star à l’OM, il parle du retour de Tapie à l’OM, bref, en général, il trouve un sujet sur l’OM (ou le PSG) qu’il sort de son imagination fleurissante à défaut d’être brillante. Quand l’actualité est riche, le journaliste sportif donne des statistiques (sans les commenter, trop dur) et fait des reportage sur la vie d’un sportif (la voiture d’Anelka ou la boite à partouze de Wiltord). Le langage est en général extrêmement pauvre en vocabulaire et très monotone, l’argumentaire est quasi nul, les sources ne sont pas citées et surtout, il faut prendre en exemple le Jean-Michel Aulas, le parfait président gentil mignon et honnête. Nous pouvons aussi lister les sujets jamais abordés (ou très peu) par le journaliste sportif comme le dopage, les montages financiers de l’OL, le niveau général de la L1, les bons résultats de Monaco (tout le monde s’en fout et il n’y en a pas beaucoup en plus), les coups tordus du Jean-Michel Aulas, et un article pointu traitant de tactique (chose qui demande des compétences, une prise de renseignements ou tout simplement du travail). Moyen de lutte contre ce nuisible. Il y a deux philosophies : l’active et la passive. L’active s’inspire des techniques de lutte contre les souris ou les sangliers, à savoir le piège avec un appât (à poser près de leur lieu de vie) ou le fusil de chasse à balle explosive (on peut s’en procurer dans tous les magasin spécialisés en France, et dans les pharmacies et les Joupy aux USA). La passive est moins fatigante, elle consiste en une série de mesures préventives contre l’intrusion du nuisible dans vos chaumières : jetez l’Equipe (c’est le refuge principal du journaliste sportif), évitez les pages sportives de vos quotidiens ou de vos hebdomadaires, coupez le son lors des matchs de football (les commentaires sont très… inutiles et vont polluer votre lecture du match), évitez d’allumer TF1 pour les infos (tout le temps, ils sont partout sur cette chaîne), ne vous abonnez pas à Canal+ pour le son, mais juste pour l’image et lisez OMsoccer.com (ben quoi, je fais de la pub aussi). Conclusion. Je ne pense pas qu’il soit utile de conclure, car si vous n’avez pas encore compris, je ne peux plus rien pour vous : J’AIME PAS LES JOURNALISTES SPORTIFS ! Et je vais me permettre une suggestion : pourquoi est-ce que les amateurs de football et de sport en général doivent subir l’incompétence et le laxisme des personnes qui sont censées leur rapporter une information ? Pourquoi les amateurs de sport n’ont pas droit à des articles de qualité ? Pourquoi le journaliste sportif n’est pas un journaliste comme les autres ? Pour une information sportive de qualité, coupez la télé, déchirez les torchons sportifs, et venez sur le forum (je fais encore de la pub et je vous dis bien des choses)....
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