"Ferme-ta gueule !" répondit Leko.

Leader. 61 points. Devant le FC Lyon. Meilleure attaque. Le tout après 31 journées.

Voilà, « grosso modo », ce qu'on peut retenir de ce charmant week-end de Pâques. Une analyse technique poussée de la rencontre de ce week-end entre l'OM et Grenoble n'inciterais pas à autant d'autosatisfaction. Mais bon, au cours des sept dernières années, le FC Lyon n'a pas toujours été éblouissant de technique non plus. Etre champion de France en jouant comme aujourd'hui ? On prend.

Cet OM-Grenoble, malgré le score (4-1), n'aura trompé personne (pas même Hilton, pourtant souvent trompé par une trajectoire flottante). Nous avons eu droit à une première mi-temps très poussive, opposant des olympiens sans génie, à des Isèrois limités (qui a dit: « un match de Ligue 1 typique » ?). L'attaque marseillaise s'est montrée incapable de trouver la faille face à une défense grenobloise menée par un Bostjan Cesar des grands jours (mais un Bostjan Cesar quand même...).
Après le désormais quasi-caricatural changement à la mi-temps d'Eric G. (sans Rakim, mais avec Karim sur le banc), Marseille allait mieux, face à une équipe de Grenoble toujours aussi « L1 Orangesque ». Wiltord, sans être transcendant, remplaçait avantageusement le fantôme de Mamadou Niang, tandis que Mears sortait, pour Cana. L'anglais, revenu à un niveau proche de Marseille-Twente, fut suppléé sur l'aile droite de la défense par un Charles Kaboré en forme satisfaisante. Et Marseille fit, comme souvent, la différence en 10 minutes. Taiwo transforma un pénalty régulier mais sublimement provoqué par Valbuena (et ce ne fut que justice, tant les grands techniciens sont maltraités dans notre pauvre pays). Sur un centre de Kaboré (!), Hilton (!!) plaça une tête magnifique de précision (!!!) dans la cage (!!!!) de Wimbée. Puis, c'est un Taiwo en mode stratosphérique qui acheva nos amis des montagnes, avec un des missiles dont il a le secret (qu'on avait plus vu depuis longtemps d'ailleurs, l'ami Taye -ou Ismaila, je sais jamais- ne chercherait-il pas à attirer l'attention des recruteurs de Capitalismespéculatifland ?). Enfin, sur une ouverture de Cana, Brandao trompa une dernière fois Wimbée. Laurent Courtois sauva l'honneur montagnard en fin de match, d'une frappe du droit.

Malheureusement, sur ce match, trop peu de joueurs affichèrent le niveau de jeu qu'on est en droit d'attendre d'un prétendant au titre. Taiwo et Brandao sont incontestablement les deux hommes du match. Wiltord, Ben Arfa et Mandanda ont montré de belles choses. Mais tous les autres doivent rapidement revoir leur copie, surtout après ce qui s'est passé ce soir.

Dans un match au scénario haletant, Lyon, tenu en échec face à des Monégasques entreprenants mais maladroits, nous a cédé gentiment son fauteuil de leader (Allons nous lui rendre ?). Merci Leko, merci Pino (ce dernier est d'ailleurs un joueur à observer, tout comme le jeune Mollo, si nos chers acheteurs de Krupoviesa et champions du monde de « mettage de 12 millions d'euros sur la table pour Koné » nous écoutent...). Merci aux vaillants globes-trotters du rocher...Car à 22h42, quand les Footix prépubères qui hantent les travées de Gerland prirent conscience qu'ils n'allaient pas se coucher leaders, un silence de cathédrale envahit OL Land... On raconte que le silence était si fort qu'on put entendre l'Aulas murmurer au Lacombe: « Je le savais. On aurait du garder Crosas... ».

Maîtres de notre destin, désormais nous sommes.
Le titre nous tend les bras.
Allons-nous laisser Lorient, Lille, Toulouse, Lyon, Rennes, briser notre rêve ?
Je ne dirais qu'une chose au groupe, en mon unique nom de supporter qui attend depuis trop longtemps (car après tout, Cana, M'bami, Rodriguez, Niang, etc, ils s'en foutent, ils en ont déjà soulevé, des titres):
« N'essaie pas. Fais-le. Ou ne le fais pas. Il n'y a pas d'essai. »
Ici c'est Mars. On a bien rigolé pendant 16 ans. Maintenant, si on allait au bout ?

Mars Ultor

« 8 finales » avait dit Eric G. ? Et de une... Préparez vos Moustoirs...
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