Marseille-Lorient, c’est une histoire peu banale. Une histoire qui se répète maintenant depuis quelques années avec à chaque fois le même dénouement : victoire nette et incontestable des lorientais au vél’.
Cette année ne déroge pas à la règle : la venue de la bande à Gourcuff (le vrai, pas la copie en slip) inspire à la fois respect et inquiétude à des olympiens pourtant favoris.

Le contexte n’est finalement pas si différent des saisons passées. Jugez plutôt : des marseillais en pleine bourre, plus que jamais dans la course au titre, un effectif équilibré, stable et un entraineur confiant. Côté lorientais, c’est toujours le même refrain : un mélange d’expérience et de jeunes pousses, de noms connus et en devenir, un coach stratège qui met des gifles à Kambouaré et un jeu séduisant que ne reflète pas l’ingrate position au classement. Alors oui, à y regarder de plus près : on est dans la même configuration que l’année dernière lorsque les Merluts nageaient librement sur le vieux port, sans que les marins olympiens trouvent à y redire.
Alors forcément, à l’heure de partir en mer, ils n’en mènent pas large et la méfiance des méditerranéens semble tout à fait légitime : Lorient peut être cette houle insolente faisant chavirer le chalutier olympien pour l’éloigner de l’île au trésor.
Il y a un an, en buvant la tasse à domicile, les marseillais embarquaient pour une croisière de galère qu’ils ont chèrement payé par la suite. Les 3 points perdus ont terriblement pesé dans la balance finale du championnat…L’OM s’en souvient encore.

Alors cette année, « ter repetita »?
Pas si sûr. D’abord Lorient ne doit pas être trop surestimé : il ne s’agit ni d’une armada indestructible, ni d’une flotte de corsaires indomptables. Lorient c’est plutôt du catamaran : ca file vite mais c’est fragile. Ou encore une barque de petit pêcheur : c’est costaud, ça a du caractère mais ca pèse pas lourd face à un imposant chalutier.
Ensuite, Lorient 2010 n’est pas Lorient 2009. Il y a certes de gros poissons comme Gameiro ou Vahirua, le même capitaine Gourcuff à la barre et un banc de petits qui n’aspirent qu’à devenir grand. Mais il n’y a plus Abriel, autour duquel s’était construit une grande partie de la sérénité de l’équipe et du succès au Vél’ l’année dernière. Cette année, Fab’ sera encore présent sur la pelouse mais a changé d’armateur, et c’est pas plus mal : sans dire qu’il sera décisif pour nous, on sait déjà qu’il ne le sera pas pour Lorient.
Et puis Lorient, c’est aussi un navire à la trajectoire irrégulière et la destination peu visible. La boussole indique constamment un horizon qui peine à se définir pour les bretons : poissons volants, poissons volés (hein Bordeaux ?), poissons d’avril….bref, Lorient alterne le bon et le moins bon. Et le jeu ne suffit plus : sans résultat, l’équipe risque de passer pour une sorte de Harlem Globe Trotter. C’est beau, technique et esthétique mais ça rapporte pas de points…

Alors voilà, l'OM sera une nouvelle fois favori mais aussi averti au moment d’accueillir des lorientais revanchards : à l’aller, les marseillais aveuglés par les phares bretons ont miraculeusement réussi à s’extirper des flots meurtriers pour arriver à bon port.
Espérons qu’il en soit de même ce dimanche : après tout, et même si Lorient nous en fait douter régulièrement, on est chez nous !...

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