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Robert-Louis doit partir
Ecrit par Mars Ultor le 20/06/09
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Alors que le flou règne encore sur le futur organigramme de l'Olympique de Marseille, essayons d'analyser la situation avec calme et objectivité. Chiche ? 5 ans de répit. Voilà ce que les « Années Diouf » auront apporté à l'OM. Cinq années où la valse viennoise des administrateurs aura été maîtrisée (mais pas enrayée). Retour en arrière. Bien avant « Plus belle la vie », Marseille déchaînait les passions des observateurs avec un autre feuilleton, tout aussi captivant: les administrateurs de l'OM, de décembre 1996 à novembre 2004. Présidents, directeurs financiers, managers, directeurs sportifs: un grand nombre de personnes peuvent se targuer d'avoir été en bonne place dans le désormais de nouveau célèbre « organigramme » de l'OM (la plupart sont des agents, des anciens joueurs, mais on y trouve aussi un grand nombre de cols blancs au charisme gastéropodien), je cite dans le désordre et pour mémoire: Jean-Michel Roussier, Yves Marchand, Marcel Dib, Pierre Dubiton, Bernard Tapie, Henri Biancheri, Gérard Soler, Gilbert Sau, Cédric Dufoix, Eric Di Méco, Louis Acariès, Jean-Christophe Cano, Thierry De La Brosse, Mehdi El-Glaoui, Christophe Bouchet, Vincent Labrune, Etienne Ceccaldi, et j'en passe. La plupart nommés par RLD, à un moment ou un autre. Peut-on vraiment reprocher à Louis-Dreyfus cette instabilité chronique ? Pas forcément. Elle est ancrée dans l'histoire et le contexte marseillais (rappelez-vous, la « nuit des longs couteaux » du président Marcel Leclerc, à l'été 1972). Ici c'est Mars. Marseille sera toujours Marseille. La spécificité du système RLD, c'est que chaque « fin de règne » est marquée par une période de « pourrissement médiatique » (comme une guillotine qui mettrait 3 à 6 mois avant de venir trancher le cou du malheureux Girondin), généralement orchestrée par l'éphémère « conseiller du prince », qui souvent succèdera à celui qu'il a noirci aux yeux de celui-là (vous-suivez ?). Avant d'être lui-même discrédité par un autre, et ainsi de suite. En résumé, RLD donne sa confiance (et les rênes du club) aussi facilement que les clés de sa Bentley au voiturier du Hilton. Et il la retire plus vite encore. En quoi est-ce un mal ? L'OM, au creux de la crise (1999-2002) entretenait une image désastreuse auprès des médias, mais surtout auprès de l'ensemble des acteurs du monde du football. Les conséquences sportives d'une révolution de palais sont généralement difficiles à évaluer, mais dans sa dernière manifestation, force est de constater qu'elle intervient à un moment, disons, inopportun (pour la construction d'une équipe compétitive). Les « Années Diouf » n'auront pas été de tout repos. Quatre entraîneurs en quatre saisons et demi (Troussier, Fernandez, Emon, Gerets), et plusieurs guerres intestines (Diouf contre Anigo, Diouf contre El-Glaoui, Diouf contre De La Brosse). Pendant ce laps de temps, par deux fois, RLD aura agi pour le bien du club: _ En plaçant, une unique fois, sa confiance avec discernement, en la personne de Louis Acariès, l'un des rares « amis du prince » ayant opéré pour le bien du club et non pas dans le cadre d'une quelconque stratégie individuelle (on ne m'empêchera pas de penser qu'en imposant la trêve entre Diouf et Anigo, Acariès a « sauvé » le club). _ En soutenant Diouf, que tout le monde raillait à l'époque, quand Frank Mercenaire « souhaitait de partir » de Marseille pour aller à Lyon (A l'été 2006, Diouf oppose une fin de non-recevoir à Aulas concernant un éventuel tranfert de Ribéry dans la capitale des Trois-Gaules. « Qu'importe !, dit Aulas, Tout le monde sait qu'à l'OM, le patron ce n'est pas Diouf. » Filouterie typiquement lyonnaise: jouer sur les incertitudes de l'organigramme marseillais. RLD en a « fait une affaire personnelle », a rencontré Ribéry et a su trouver des « arguments convaincants ».) En dehors de ces deux épisodes, RLD a toujours agi comme en ce triste été 2009: complètement à contre-courant, et en dépit de tout bon sens. Bien sûr, les arguments en défaveurs du Pape ne manquent pas: incapacité à endiguer le sureffectif et l'inflation galopante de la masse salariale (phénomènes chroniques, depuis 15 ans) et ce malgré les demandes explicites de la hiérarchie, gestion douteuse en matière de transferts (d'où le conflit avec De La Brosse, de toute façon le système des transferts en lui-même est générateur de fraude, mais bien sûr, il n'y a qu'à Marseille que la brigade financière enquête) alors que le club et l'actionnaire ont déjà payé un lourd tribut aux affaires, choix de recrutements parfois totalement incompréhensibles (Samassa, Krupoviesa, Bonnissel, Koné, Arrache), tendance à susciter des polémiques stériles (Pape et José sont quand même les spécialistes de l'attaque médiatique gratuite). La réussite de Pape Diouf, c'est le retour de la sérénité en interne et d'une certaine crédibilité sportive en externe. Un ouvrage de cinq ans, que le Franco-Suisse a envoyé valser. Cinq ans de répit. Mais tenter de rationaliser cette affaire est une gageure, tant les rapports entre RLD et Marseille ont été pourris par un grand nombre d'erreurs de gestion, aggravé d'un désintéressement progressif, mais certain (reconnaissons que personne n'aime se faire insulter). Pourquoi tant d'ingratitude envers notre généreux bienfaiteur ? Pour nous, RLD n'est qu'un milliardaire qui a fait de nous ses danseuses, qui n'a plus la passion du club depuis bien longtemps et qui se sert de notre club comme « homme-sandwich » uniquement pour lancer ou relancer des entreprises. Alors que Pape Diouf, avec ses défauts, sa mauvaise foi, et son verbe fleuri restera celui qui nous a remis sur les rails. Dreyfus c'est 9 Telécom et Direct Energie. Pape Diouf, c'est les coups francs de Taiwo, c'est Ribéry pour 0 euro. Robert Louis-Dreyfus est le cancer de l'OM. Pape Diouf est l'OM, tout simplement. Pour toutes ces raisons, il est grand temps que RLD passe la main. Sans haine ni violence. Juste partir. Histoire d'ajouter une troisième ligne au palmarès des « bonnes actions » qu'il a fait pour le club. Car ne nous y trompons pas. Et ne nous prétendons pas plus vertueux que nous sommes. Qu'est-ce qui fait que Dreyfus est pire que Tapie ? Mais c'est bien sûr: la virginité de son armoire à trophées. Mars Ultor vous salue bien....
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